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A force de trop parler de crise, d'équilibre budgétaire et d'économies, on risque d'oublier les valeurs qui sous-tendent, tant nos ayants droits, que nos travailleurs ou nos décideurs politiques. Bref ne met-on pas en péril tout notre modèle de société? Mais c'est peut-être le but de certains.

mercredi 14 août 2013

2% d'augmentation du Revenu d'Intégration: satisfait Monsieur le Président ?*



Mesdames, Messieurs,

Si je ne peux que me réjouir d'une augmentation du RIS qui viendra (bien timidement, ceci dit) à juste titre aider quelque peu les bénéficiaires du Revenu d'Intégration et de l'Aide Sociale, je me dois à nouveau, et sans plaisir, de redire encore et toujours que si cette mesure - comme tant d'autres - n'est pas un anneau d'une chaîne plus vaste qui prend en compte la GLOBALITE du problème, nous ne faisons qu'aggraver la situation.

En effet, comme tout observateur un tant soit peu informé le sait, le Revenu d'Intégration est d'une part un droit pour toute personne étant dans les conditions pour le recevoir, et il est d'autre part une mission fédérale déléguée aux communes, via leur CPAS.

Mais au début était la faute... En effet, obligés de donner cette aide (et c'est heureux) les CPAS ne sont remboursés qu'en partie des sommes qu'ils DOIVENT débourser. Selon sa taille et le nombre de dossier traités, le CPAS se verra rembourser entre 50 et 35% de ces sommes... Multiplié par le nombre total de revenus d'intégration à attribuer et par le nombre de mois concernés, cette différence devient un gouffre...

C'est alors que l'on accusera les CPAS de gestion approximative. Dans le cas qui nous occupe, ces 2% peuvent sembler dérisoires dans un budget de CPAS, mais ils viennent agrandir le caillou dans la chaussure.

Quand pourrons-nous donc espérer que nos dirigeants prennent, enfin, le problème à bras le corps, et non en ne considérant que des morceaux de celui-ci ? Il y va de la santé de nos communes et de leurs personnels; et au delà de celle des plus démunis de nos citoyens... et de leurs enfants.

Claude EMONTS
Président de la Fédération des CPAS de Wallonie.



* Réaction au communiqué de presse de Mme Maggie DE BLOCK : Par Sarah Delafortrie, Christophe Springael Publié le 18/07/2013 Appartient au Conseil des ministres du 19 juillet 2013 Sur proposition de la secrétaire d'Etat à l'Intégration sociale et à la Lutte contre la pauvreté Maggie De Block, le Conseil des ministres a approuvé un projet d'arrêté royal qui vise à majorer de 2 % les montants de base du revenu d'intégration à partir du 1er septembre 2013. Le projet exécute la loi du 23 décembre 2005 relative au pacte de solidarité entre les générations et met en oeuvre l'avis des partenaires sociaux quant à la liaison au bien-être des allocations d'assistance sociale 2013-2014. Le projet est transmis pour avis au Conseil d'Etat Projet d'arrêté royal modifiant l'arrêté royal du 3 septembre 2004 visant l'augmentation des montants du revenu d'intégration

mardi 6 août 2013

Les CPAS wallons demandent que les jeunes qu’ils accompagnent bénéficient des mêmes droits que tous les jeunes chômeurs

Lettre ouverte :

- À Madame Monica De Coninck, Ministre fédérale de l’emploi
- A Monsieur André Antoine, Ministre wallon de l’emploi
- CC. à Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre
- CC. À Monsieur Rudy Demotte, Ministre-président wallon
- CC. A Madame Marie-Kristine Vanbockestal, administratrice générale du FOREM - CC. À la presse nationale et régionale



Les CPAS wallons demandent que les jeunes qu’ils accompagnent bénéficient des mêmes droits que tous les jeunes chômeurs Nous avons appris, il y a quelques jours, que le Gouvernement Wallon, par l’intermédiaire de son Ministre de l’Emploi, se félicitait de l’adoption en 3ème lecture d’un projet d’arrêté permettant la mise en place de stages de transition pour près de 4.000 jeunes chômeurs.

Si les CPAS saluent l'arrêté du ministre régional de l'emploi qui active ainsi des moyens fédéraux pour permettre à des jeunes de bénéficier d'un stage, ils regrettent néanmoins que lors de la conception de cette mesure, le gouvernement fédéral par sa ministre de l'emploi Madame De Coninck, ait restreint son application et oublié les jeunes bénéficiaires des CPAS.

En effet, si l’initiative apparait positive au vu des difficultés bien connues rencontrées par les jeunes sur le marché de l’emploi, dans les CPAS on n’a pas pu fêter cette annonce puisque si nos informations sont correctes, ce dispositif ne concerne pas tous les jeunes demandeurs d’emploi mais uniquement ceux qui sont en stage d’insertion et qui disposent au maximum d’un certificat de l’enseignement secondaire supérieur. C’est dès lors oublier les milliers de jeunes de moins de 25 ans qui bénéficient d’un revenu d’intégration mais qui ne sont pas dans les conditions pour accéder au stage d’insertion. Une fois de plus, le jeune public bénéficiaire du revenu d’intégration sera exclu de cet avantage.

Remarquez, c’est loin d’être la première fois … Tout récemment, au niveau fédéral, une extension des avantages liés au Plan Activa a également exclu les jeunes bénéficiaires du CPAS pour ne viser que les chômeurs. Un exemple parmi d’autres, bien trop nombreux. Et c’est le gouvernement fédéral qui ici aussi a fixé les conditions d’accès au stage de transition, le gouvernement wallon ne faisant que reprendre celles-ci dans son arrêté.

Loin de nous l’idée de vouloir opposer ces jeunes qui s’ils ont des statuts différents, sont bien confrontés aux mêmes difficultés : pas d’emploi pour tout le monde, des emplois précaires, des temps partiels,…

Au contraire, nous souhaiterions que chaque jeune (et moins jeune aussi) soit traité sur le même pied, qu’il ait accès aux mêmes aides. Cette demande nous semble rudimentaire dans une société qui comme la nôtre défend l’égalité des chances. Bien qu’elle l’ignore trop souvent.

Le paradoxe c’est que dans le même temps, les attentes à l’encontre des CPAS sont gigantesques, et parfois irréalistes. Tenez, pas plus tard que samedi, on pouvait lire dans la presse les propos de Bart Weyts (N-VA) qui réactivait cette idée largement répandue d’un CPAS-mister cash, irresponsable et passif et d’un bénéficiaire fainéant et inadapté. Ben voyons !

Devons-nous rappeler que les CPAS wallons, en 2012, ont remis 9.285 personnes au travail, ont aidés 7.119 étudiants, ont permis à 4.056 personnes de suivre une formation. Au total c’est plus de 20.000 personnes qui ont pu bénéficier d’une forme d’insertion active, soit près de 40% du public des CPAS . La réalité est bien loin de l’image négative véhiculée par certains.

Les CPAS naviguent donc à vue entre :
- l’injonction qui leur est faite de remettre plus à l’emploi, de diminuer leur nombre de bénéficiaires
- Des mesures qui devraient pouvoir les aider mais qui trop systématiquement ne sont pas destinées à leur public.

Quelle situation schizophrénique que d’assister à la fois à un transfert de charges vers les CPAS et dans le même temps à une privation des moyens qui pourraient les aider à s’acquitter de ces charges !

Dans une société à conception dyade basée sur les droits et les devoirs : pourquoi les CPAS et à travers eux, leur public, devraient-ils avoir les devoirs et pas les droits correspondants ?

Mesdames et Messieurs les Ministres, que vous œuvriez aux niveaux régional ou fédéral, nous le demandons avec insistance : le public de nos CPAS doit être assimilé dans tout dispositif qui permettrait d’aider à l’insertion des publics fragilisés. Ce jour-là nous fêterons, avec d’autres, les bonnes nouvelles !

Au nom de la Fédération des CPAS wallons

Claude EMONTS, président

Nathalie DEMORTIER, Anne VAN DER ELST, Philippe DEFEYT, vice-présidents