Communiqué
de Presse
Exclusion
du chômage et CPAS :
comment faire couler le bateau qui
coule !
Réaction
du Président de la Fédération des PAS de Wallonie
à l'étude
de la FGTB wallonne sur les exclusions du chômage
Mesdames
et Messieurs les Journalistes,
Nombre
d'entre-vous ont relayé le dernier communiqué de la FGTB wallonne
intitulé : « Limitation
des allocations d’insertion… 50.000 sans emploi exclus le 1er
janvier 2015 ! ».
Cette
étude de la FGTB sur
les exclusions chômage relatives à une première vague de fin
d'allocations d'insertion révélait qu'au 1/1/2015 :
En
tant que Président de la Fédération des CPAS de Wallonie, je me
dois de répercuter cette analyse vers les plus grand nombre ainsi
que vers nos autorités, fédérale et régionales.
La
nouvelle stratégie de suivi et de contrôle des chômeurs va
provoquer un tsunami
social pour
les CPAS.
Si
tous les exclus des allocations d'insertion venaient à demander un
revenu d’intégration le 1er janvier 2015, cela coûterait
97.000.000 d'€ en plus aux CPAS de Wallonie !
Et
même si j'envisage le scénario a plus probable d'une personne
exclue sur trois qui viendrait à ne pas se présenter au CPAS de sa
commune pour des raisons diverses (parce que les parents ou le(a)
conjoint(e) a un revenu, que certains retrouvent un emploi, que
certains n'activent pas leur droit,...), le coût supplémentaire
pour les CPAS serait de plus de 73.000.000
€. pour faire face à cette première
vague de nouveaux demandeurs !
Et
comme les CPAS ne peuvent pas créer de nouvelles recettes, via de
nouvelles taxes par exemple, ces charges viendraient en cascade
impacter les finances des communes, déjà lourdement touchées ces
dernières années par d'autres mesures fédérales : réforme
des pensions, de la Police, etc.
Le
Gouvernement fédéral s'est engagé par arrêté royal à financer
ce transfert de charges.
A
titre d'exemple, en 2014, le CPAS de Liège recevra 500.049 €
censés couvrir les sanctions chômage temporaires et définitives
qui ont déjà été opérées en 2012. On estime à environ 10% de
nos dossiers qui viennent d'exclusions chômage.
C'est
bien mais pas encore assez car à Liège, il faudrait 5.491.146€
de plus comme moyens supplémentaires.
Et
j’insiste sur l'importance de débloquer ces moyens avant le 1er
janvier 2015 car il faudra que nous engagions du personnel et que
nous le formions pour pouvoir survivre à ce tsunami.
Vers
un Plan Marshall social !
Nous
plaidons
également pour un Plan Marshall social à développer notamment avec
les syndicats et le secteur non-marchand.
En
ce qui concerne les CPAS de Wallonie, nous souhaiterions qu'y soient
inscrites des mesures :
qui
soient concrètes, chiffrées et évaluables, programmées dans le
temps ;
qui
visent la diminution du nombre de bénéficiaires des CPAS,
notamment via l'augmentation de leur insertion
socioprofessionnelle ;
qui
créent de la plus-value sur le plan de l'activité économique
sociale de proximité,
qui
permettent de diminuer la charge de travail des travailleurs sociaux
afin de renforcer l'accompagnement qualitatif individualisé qui
dans un cercle vertueux améliore encore les résultats.
Cela
se traduirait par quelques mesures concrètes :
Au
niveau fédéral :
Défendre
l'essentiel, à savoir soutenir les CPAS pour leur permettre de
poursuivre leurs missions fondamentales :
arrêter
tout transfert de charges.
A défaut, compenser réellement (aujourd’hui 8 millions pour les
CPAS belges quand cela coûte 53 millions aux CPAS wallons) en
fonction des nouveaux coûts en transferts, personnel et
fonctionnement ;
assurer
un financement
intégral des missions imposées :
revenu d ’intégration financé à 100 % majoré de la
prise en charge des frais de personnel (comme les organismes
assurant le paiement des allocations de chômage
augmenter
les moyens relatifs au personnel
afin de permettre l'engagement
de travailleurs sociaux proportionnel à nos besoins pour faire face
aux augmentations de bénéficiaires ;
octroyer
les moyens complémentaires avant le 1er
janvier 2015
afin de pouvoir anticiper les nombreuses demandes qui ne manqueront
pas d’arriver dans nos CPAS ;
...
Au
niveau régional :
garantir
le maintien des moyens d'actions dans le cadre de la régionalisation
des compétences et des budgets y afférents ;
augmenter
le financement de l'insertion sociale et socioprofessionnelle
des personnes bénéficiant du revenu d'intégration (art. 60§7,
art. 61, …) en faveur des initiatives générant une
plus-value économique, essentiellement dans le cadre de l'économie
sociale et des missions de proximité ;
...
En
conclusion, j'invite toutes et tous à sortir des seules
préoccupations comptables car il ne suffit pas de nous mettre
d'accord sur qui paiera la facture.
Il
nous faut travailler ensemble sur les conditions-mêmes de la
création de la précarité.
Lors
de notre assemblée générale de ce vendredi 31 janvier, les
présidents/représentants de partis unanimes se sont engagés et
reconnus sur :
Le
problème du sous-financement des CPAS ;
L’amélioration
indispensable de celui-ci au travers d’une réflexion globale
visant ;
au
renforcement dans les CPAS des politiques et des moyens relatifs à
l’insertion socioprofessionnelle,
à
éviter tout
transfert de charge ;
Le
« non-intérêt » de la fusion commune - CPAS ;
La
grande qualité et l’efficacité du travail réalisé par les
CPAS.
J'en
appelle, par le présent appel, à la réunion des CPAS, des
syndicats et du secteur non-marchand en vue d'une concertation sur
les mesures à prendre pour contrer l'évolution de la pauvreté en
Wallonie.
Claude
EMONTS
Contacts :
- Claude
EMONTS, Président, Fédération des CPAS 0475/51.26.29
- Geoffrey
FRANCOIS,
secrétaire du Président du CPAS de Liège,
0474/740.669
- Christophe
ERNOTTE, Directeur général, Fédération des CPAS
0476/34.24.33