Voilà le coup de gueule exprimé ce matin du 22 mars par les 262 CPAS wallons réunis en Assemblée générale à Namur. En offrant un citron à chaque participant, la Fédération des CPAS n'entendait pas distribuer des vitamines au sortir d'un long hiver, mais a voulu montrer qu’il n’est plus acceptable que les CPAS soient au cœur de multiples pressions dans le "mixer" institutionnel belge.
L’augmentation de la pauvreté et de la précarisation, l’effritement de la protection sociale qui ramène des publics vers les CPAS, les décisions non assumées que prend le gouvernement fédéral, l’inertie « complice » de l'autorité régionale qui ne réclame pas au Fédéral les moyens adaptés aux mesures prises, l’épuisement du personnel saturé, les communes qui -elle-même pressées- en viennent à considérer les CPAS comme une charge plutôt qu'un instrument social, …la coupe est pleine et le breuvage est amer pour les conseillers et présidents de CPAS, qui font la grimace.
Bref, les CPAS, les communes et l’ensemble des secteurs sociaux ne peuvent plus avaler ces politiques de très court terme, sans réflexion globale, sans mise en perspective, sans ambition de cohésion globale.
Loin de tout corporatisme, la Fédération des CPAS wallons rappelle qu’elle ne peut accepter la pauvreté sous toutes ses formes et qu’à travers cette "action citrons", c’est sa volonté de défendre les plus fragiles d’entre nous qu’elle réaffirme !
La Fédération revendique :
- Que les gouvernements, fédéral, régional et communautaire aient une réflexion globale sur la politique sociale;
- Que ces gouvernements ne prennent plus aucune décision ayant des conséquences sur les pouvoirs locaux sans concertation préalable avec les CPAS et sans leur donner les moyens suffisants ;
- Que les autorités communales, régionales et fédérales considèrent l’action sociale comme une priorité de leur politique.
Cette Assemblée générale fut également l’occasion, pour les CPAS wallons de désigner leurs représentants aux organes de la Fédération (Bureau et Comité directeur). Claude EMONTS, Président du CPAS de Liège, a ainsi été réinstallé à la Présidence de la Fédération des CPAS. Il sera secondé par 3 Vice-Présidents: Nathalie DEMORTIER, présidente du CPAS de WAVRE, Anne VAN DER ELST, Présidente du CPAS de Perwez et Philippe DEFEYT, Président du CPAS de Namur.
Le Directeur général, a fait rapport de l’activité de la Fédération des CPAS en 2012, pointant les défis que devront relever les CPAS lors de la mandature 2013-2018 pour faire de leur slogan une réalité : La Dignité au Cœur de la Cité.
L’assemblée générale s’est clôturée par un colloque intitulé « Les CPAS acteurs de la lutte contre la pauvreté: réalité ou chimère ». A cette occasion, le professeur LAHAYE de l’Université de Mons et Ricardo CHERENTI, conseiller expert à la Fédération des CPAS, se sont interrogés quant à la capacité réelle des CPAS de lutter contre la pauvreté, concluant qu’au mieux, les CPAS ne peuvent que la réguler en maintenant une certaine paix sociale locale.
Et de conclure que l’investissement dans l’humain est synonyme de développement sociétal durable. Et pour cela, la politique sociale est une responsabilité à tous les niveaux de pouvoir … c’est une question de choix de société !
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