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Au quotidien, je vous ferai part de mes réactions, de mes actualités, de mes photos, ...
A force de trop parler de crise, d'équilibre budgétaire et d'économies, on risque d'oublier les valeurs qui sous-tendent, tant nos ayants droits, que nos travailleurs ou nos décideurs politiques. Bref ne met-on pas en péril tout notre modèle de société? Mais c'est peut-être le but de certains.

mercredi 28 janvier 2015

La vision économique des problèmes rencontrés par les CPAS dans l'Echo

J'attire votre attention sur un article de l'Echo qui relaie l'étude réalisée par Belfius sur les finances des CPAS en 2014.


Utilisant un titre que, personnellement, je n'apprécie pas du tout ("Les CPAS vous coûtent 155 € par an"), l'Echo fait pourtant oeuvre utile en expliquant à quel point les pression financière se resserre toujours plus sur les derniers filets de la protection sociale que sont les CPAS et, in fine, les communes obligées d'éponger les conséquences de décisions prises au niveau fédéral.

Mais ce que je relève aussi d'important, c'est que les CPAS coûtent moins cher aux Wallons ( qu'aux Flamands et aux Bruxellois. Pas que je me réjouisse du malheur des autres régions, bien au contraire (!!!) mais je suis quand même satisfait de pouvoir briser le cou à des stéréotypes tenaces et douteux sur la qualité du travail réalisé par les CPAS du sud du pays.

"(...) Selon les chiffres de Belfius, en 2014, la dotation communale a représenté un montant moyen de 155 euros par habitant et par an (144 euros en Flandre, 125 euros en Wallonie et 261 euros à Bruxelles). En 2013, le montant moyen était de 141 euros par habitant. (...)"

 par habitant.

mardi 20 janvier 2015

Pour mieux comprendre les mesures de la dernière réforme du chômage...

Droits Quotidiens ASBL fait le point sur les fins de droit aux allocations d'insertion et sur ce qu'il faut faire si l'on souhaite demander ensuite une aide sociale : http://www.droitsquotidiens.be/fr/actualites/exclusion-du-chomage-et-droit-laide-du-cpas?utm_source=DQ&utm_campaign=a0862aea8c-Newsletter_janvier_20151_19_2015&utm_medium=email&utm_term=0_0ed7b216fd-a0862aea8c-220487741

Il est parfois utile de faire le point clairement et simplement sur l'objet d'un débat, surtout lorsqu'il fait l'objet de vifs débats.

Ma réaction à l'intervention de Paul Furlan

     (En noir, le position du Ministre Furlan, en rouge, ma réaction)
En Flandre, une note politique de la ministre des Affaires intérieures Liesbeth Homans (N-VA), approuvée vendredi au gouvernement, rend irréversible ce mouvement motivé par les économies d’échelle et le souci d’efficacité, rapportaient lundi De Standaard et Het Nieuwsblad.
Cette note abroge notamment la possibilité pour les treize villes les plus importantes de Flandre de choisir la fusion ou le maintien. Elle fixe pour seul modèle l’intégration au sein de l’administration communale avec maintien d’un comité spécial pour traiter de l’aide sociale.
Le gouvernement wallon PS-cdH a lui aussi décidé d’engager la Wallonie dans une voie similaire, mais avec plus de souplesse puisque les communes garderaient le choix de fusionner, avec dans ce cas aussi le maintien d’un comité spécial de l’aide sociale.
« Décréter la fusion automatiquement, c’est une forme de radicalisme », juge le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), interrogé par Belga. « Nous agissons davantage au cas par cas, dans la dentelle », a-t-il indiqué, soulignant la diversité des situations de terrain. Il s'agit d'une sorte de dentelle que les CPAS wallons apprécient peu et qui ressemblerait plutôt à du verre brisé dont on constatera plus tard qu'il s'agissait peut-être de cristal de bohème...

Le ministre compte présenter d’ici juin une note au gouvernement pour encourager les synergies et les fusions.Il est à signaler que les synergies sont largement encouragées (et effectuées) dans de très nombreux domaines et dans la plupart des CPAS et qu'il n'est nul besoin pour les mettre en pratique de changer ce qui a fait ses preuves.

Il juge que les matières relevant de l’action sociale (aide à domicile, intégration, lutte contre la pauvreté, etc) enrichiraient le débat démocratique si elles étaient traitées au conseil communal, plutôt que dans une « chambre close » comme le conseil de l’aide sociale. Il est très étonnant de découvrir une telle affirmation, car ces thèmes sont largement évoqués dans les Conseils Communaux et, par exemple, lorsque les Plans de Cohésion Sociale sont débattus ou simplement suite aux questions et interventions des conseillers.  Aborder ces matières, en débattre et décider n'est en aucun cas lié aux CPAS, qui ne sont au demeurant pas les instances où ils sont principalement abordés, si ce n'est à titre subsidiaire. Nous sommes par ailleurs heureux d'avoir échappé à la formulation "maison close"...

La confidentialité de l’aide sociale cependant, de par sa nature personnalisable, doit être préservée par le maintien d’une structure propre en cas de fusion.On se demande à la lecture de cette phrase quel est à la fois le but poursuivi et la valeur ajoutée de cette affirmation. Tant de bruit et de changements, pour modifier mais conserver, dévaloriser (chambre close) mais affirmer l'utilité de la confidentialité... 

Autre garde-fou : la taille du CPAS, car fusionner des structures comme celles de Charleroi ou Liège n’entraînerait pas nécessairement d’économies d’échelle, selon M. Furlan. Il n'y a bien entendu pas que dans les grandes villes que la plus-value du modèle "CPAS" est énorme. Même si dans de toutes petites entités, on ne peut nier qu'un regroupement est peut-être efficace, il se vérifiera vite que la fusion n'entraînera pas ou guère d'économies, mais il y aura à n'en pas douter perte de substance de l'aide et l'action sociale, qui ont besoin de confidentialité comme le vivant d'oxygène.
Le programme gouvernemental wallon prévoit aussi d’autoriser le CPAS et la commune à engager un directeur général commun ainsi qu’un directeur financier commun. « On peut déjà aller loin avec cela », estime Paul Furlan, qui ajoute qu’une fusion ne pourrait en aucun cas générer de pertes d’emploi pour le personnel en place. Nous pouvons affirmer sans crainte de souvent nous tromper, qui si fusion il y a, il faudra dans de nombreux endroits un directeur général et un directeur financier adjoints pour gérer les matières en général très spécifiques gérées par les CPAS.  On aura alors sacrifié une très belle institution, qui parvient à atteindre une collaboration quasi générale entre majorité et opposition pour un avatar dont on ne serait surpris que nos successeurs ne veuillent pas en l'état.

Je terminerai en me demandant, et en demandant aux décideurs: pourquoi consacrer tant d'énergie à changer ce qui marche et a montré sa valeur, alors qu'il y a tellement à faire pour lutter contre la pauvreté (et pas seulement celle générée par les exclusions, sanction et fin de droits que nous vivons pour l'instant); et surtout enfin OSER aborder le vrai problème qui est celui du financement inique des CPAS.

Claude Emonts
Président de la Fédération des CPAS de Wallonie
(réaction personnelle à ce stade).

La fin des CPAS en Flandre et la réponse du Ministre Furlan sur la situation en Wallonie

En Flandre :
http://www.lesoir.be/761301/article/actualite/belgique/2015-01-19/en-2019-cpas-flamands-auront-disparu
http://www.actualitesdroitbelge.be/presse/les-cpas-flamands-nexisteront-plus-apres-les-prochaines-elections-locales

La réaction du Ministre Furlan :
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/2187094/2015/01/19/La-Wallonie-promeut-aussi-la-fusion-des-CPAS-mais-sur-base-volontaire.dhtml
http://www.levif.be/actualite/belgique/fin-des-cpas-qu-en-est-il-en-wallonie/article-normal-362187.html

mercredi 14 janvier 2015

Le dernier Info CPAS revient sur la dernière réforme du chômage


Voici le lien vers le dernier Info CPAS qui propose un dossier très complet sur la réforme de 2012 des allocations de chômage.

A lire absolument!!!

Cliquez ici : http://www.cpasdeliege.be/images/info_cpas_janvier_2015_web.pdf

Face à l'info - La Première - 13/01/15


Si vous n'avez pas eu l'occasion d'écouter le "Face à l'Info" d'Eddy Cackelberghs hier, voici le lien pour le faire en podcast.
 

mardi 6 janvier 2015

Les premières fins de droit aux allocations d'insertion : revue de presse

Les premières fins de droit aux allocations d'insertion ont pris cours ce 1/1/15.



Je vous propose de suivre cela à travers la presse au jour le jour.

Claude.

____

23/12/2014
La Libre

31/12/2014
RTBF.be

05/01/2015
LE SOIR
RTL-TVI (JT 13h00 en podcast)
La Une - RTBF (JT 13h00 en podcast)
La Première - RTBF (Soir Première en podcast)

06/01/2015
L'Avenir
La Libre
La DH

lundi 5 janvier 2015

Les tares des CPAS

Il m’est souvent arrivé d’évoquer les heurts et malheurs des CPAS et, hélas, les jours et semaines qui s’annoncent ne vont pas me permettre de baisser la garde à ce propos.

Or, comme s’il ne suffisait pas que je sois soumis à une lourde incertitude relative à un point précis de l’évolution de l’aide sociale dans notre région (j’évoque bien entendu les exclusions/sanctions/fins de droits des chômeurs), me voici face à un tournant dont je ne suis pas certains qu’il va dans le sens de l’intérêt général.



En effet, chacun sait – ou du moins qui cherche à savoir - que le futur des CPAS en tant qu’institutions autonomes s’inscrit désormais en pointillés d’incertitudes…

Ce qui n’est en rien rassurant, c’est que divers éléments viennent contredire la sérénité que l’on voudrait ressentir quand on réfléchit à l’avenir d’une institution qui plonge ses racines dans les tréfonds de notre histoire et qui, toujours, a joué un rôle essentiel dans ce que l’être humain doté de conscience sociale considérait à chaque époque donnée comme un devoir d’humanité.

Confrontés à l’égo de trop nombreux décideurs,  et au désir d’hégémonie de certains , le CPAS se révèle en nos jours de grands calculs être un gêneur.
TONNERRE DE BREST   ! s’énervent certains, il y aurait donc sur le territoire de MA commune un endroit où je ne serais pas celui qui, seul, décide   ? Et où je n’exercerais QUE tutelle, alors que les coûts engendrés par cette institution  sont à ce point élevés   ?

Ce ne serait encore qu’un moindre mal si cette attitude tellement humaine trouvait face à elle une conscience active, prête à se battre, à argumenter, non certes pour conserver telle quelle une institution qui comme chaque œuvre humaine doit s’adapter à son temps, mais pour justement la faire évoluer dans son époque en préservant ce qui en fait l’essence et la pertinence   : la capacité de se prémunir  des tempêtes des luttes d’influence. Or, s’il est vrai que quelques voix sont audibles, elles sont surtout noyées au milieu d’une indifférence bien plus grande d’une partie des décideurs, et surtout d’une ignorance qui frappe, qui peine, voire qui fâche.
Sans compter, bien entendu, cette indicible douleur que ressentent beaucoup de ceux qui doivent franchir les portes de notre vieille maison et qui en éprouvent honte et remords, alors que l’image vieillotte qui y est attachée est très largement dépassée et que le CPAS est aujourd’hui une institution moderne au service des gens.  Il nous reste, c’est certain et souhaitable, une mission de contrôle, mais c’est loin d’être l’essentiel de notre rôle sociétal.

Il faut croire que ce sont tous ces éléments qui font que la lutte contre la pauvreté ne nourrit pas l’imagination de son décideur… ou qu’elle l'éloigne de ses préoccupations mieux en cour.

Or, il y a une évidence dont j’ai déjà souvent dénoncé l’absurdité et l’injustice sans guère d’écho enthousiaste   : le mode financement des CPAS.  Comment réagirait, par exemple, le décideur moyen si demain, la santé des plus pauvres de nos concitoyens venait à être à charge communale pour 45 ou 30%   ? 

C’est pourtant bien ce qui se passe avec le Revenu d’Intégration… Quelle est donc la logique de ce mode de financement qui, nous l’avons tous souvent dénoncé, fait payer aux communes les plus défavorisées  le coût d’une lourde partie de la pauvreté   ? Et qui, par ricochet, donne à ceux que l’existence des CPAS contrarie, un argument en or massif pour fustiger «   leurs   » dépenses…

J’ai longtemps réfléchi à cet état de choses, et à l’heure de la grande tentation d’une intégration des CPAS dans les communes (ce qui revient à faire disparaître à terme ce qui en fait l’originalité, soit l’autonomie et le huis-clos qui sont les garanties du droit des personnes qui en dépendent), je me pose une question fondamentale.

Quoi que l’on fasse, tant que l’inique financement du Revenu d’intégration sera ce qu’il est aujourd’hui, le déficit sera inévitable à moins d’une très utopique et magique suppression de tout ou partie de la pauvreté. Et donc demain, si le CPAS est intégré à la commune, ce sera cette dernière qui en direct devra gérer le trou béant dont aujourd’hui elle se plaint si amèrement.

Je me pose dès lors la question de l’assiette fiscale sur laquelle doit reposer la solidarité, ou à tout le moins la politique visant au colmatage des trous les plus voyants du consensus social.   Sachant que les centres villes attirent toujours et partout la pauvreté, entre mille autres choses, je me demande   s'il est juste et tenable que le centre paie en partie ce que la périphérie ne veut pas et ne paie pas. »    Ne devrions-nous pas réfléchir à une assiette fiscale plus large, qui au minimum, aurait la taille d’un arrondissement ou d’une province, avec les conséquences institutionnelle que cela impliquerait   ?

Oh, certes, j’entends déjà tous les municipalistes hurler. Pour en être un moi-même, je ne pose pas cette question de gaieté de cœur et préférerais d’ailleurs une évolution du problème plus conforme à nos habitudes*… Mais enfin, entre d’une part une solution en faux-semblant qui ne résoudra rien sur le long terme, mais détruira au contraire un acquis  essentiel, et d’autre-part une prise de conscience de l’iniquité d’un système et des conclusions qu’il convient d’en tirer, n'avons-nous pas simplement le DROIT de  poser la question et de  la mettre en débat   ?

Un CPAS logé ailleurs qu’au niveau communal, financé autrement, mais gardant bien entendu un ancrage local, commune par commune, ne serait-il pas plus juste et donc plus efficace   ?

Claude Emonts.
Président du CPAS de Liège.


*C'est-à-dire  un CPAS autonome dans une synergie bien comprise avec la commune, à savoir un regroupement des services supports dans ce qu’ils ont de commun et en respectant bien les particularités des différents métiers. C'est-à-dire  aussi  le respect du principe  du décideur-payeur, selon lequel celui  qui vote les lois supporte les conséquences financières qu’elles engendrent.